Offrir notre meilleur « Oui » à la rentrée.

Août

On entendrait une mouche voler dans mon quartier de la banlieue de Paris. Même les travaux d’enfouissement des lignes dans la rue d’à côté se sont totalement arrêtés. Les voitures garées dans notre impasse se comptent sur les doigts d’une main. Les bus qui circulent dans les rues adjacentes aussi. Horaires d’été obligent…Tout est comme suspendu.

Côté communication, c’est pareil. Les entreprises semblent comprendre que toute la France est en congés, alors le nombre d’e-mails publicitaires diminue. Même le rythme des SMS, y compris personnels, faiblit. Seules les notifications Facebook vous envoient les visages réjouis et les paysages idylliques de vos amis en vacances. C’est très calme et le temps s’étend…

Septembre

Septembre. La rentrée. Le passage, sans transition, du silence à l’effervescence donne le tournis. La rue est redevenue active. Les bus chargent des foules de gens qui vont au travail, à la fac ou au collège. D’un seul coup, nous sommes assaillis de demandes et d’informations. Les e-mails publicitaires envahissent nos boîtes, nous annonçant tous que « C’est la rentrée! ». Comme si cela avait pu nous échapper!

Les papiers à remplir pour l’école, la reprise des activités sportives et artistiques, les « Maman, tu as pensé à m’imprimer le papier pour l’assurance scolaire? » sont autant de signes que la rentrée est bien là!

Au niveau du travail, les entreprises qui étaient au calme plat en août, sortent de leur torpeur et décident de tout miser sur ces derniers mois de l’année, et d’un seul coup, tout devient à faire pour hier.

En résumé, la rentrée, c’est un peu comme si à peine sortis de notre lit en pyjama, nous nous retrouvions à la bourse dans l’effervescence d’une salle de marché à devoir faire des arbitrages au milieu des cris et des instructions.

Je doute de l’efficacité du trader ensommeillé ! De la même façon, nous devons prendre le temps d’affûter nos esprits après le mois d’août afin de faire de bons arbitrages en septembre.

Le meilleur « Oui »…

En ce qui me concerne, je vois qu’il est primordial de ne pas dire « oui » à tout ce qui vient sur mon chemin en ce début septembre, y compris les demandes de rendez-vous qui affluent. Après le relatif isolement du mois d’août, c’est très tentant.

Mais, pour vous comme pour moi, le risque est de consommer toutes nos ressources très rapidement et d’en manquer pour :

1. Remplir nos obligations quotidiennes.

2. Accomplir les projets qui nous tiennent vraiment à cœur. Ceux pour lesquels nous ressentons un appel.

Cet été, j’ai lu un livre passionnant de Lysa TerKeurst qui s’appelle « The Best Yes«  (Le meilleur Oui »). Je n’ai pas trouvé de traduction du livre en français, alors je vais essayer de vous en parler le mieux possible, car il contient de nombreuses pépites.

Elle parle en introduction de la troisième case à cocher : il ne s’agit pas de choisir seulement entre « Oui » ou « Non », mais aussi de rechercher le meilleur « Oui » possible au milieu de toutes les demandes qui nous parviennent.

Pour cela, nous ne devons pas confondre le commandement d’aimer avec notre tendance (maladive) à faire plaisir aux autres. Elle décrit très bien cette situation où lorsqu’on nous propose quelque chose :

  • notre cerveau dit Non
  • notre agenda dit Non
  • notre réalité de vie dit Non
  • et pourtant nous nous surprenons à dire « Oui, bien sûr ».

Elle le résume en : « Nous redoutons de dire Oui mais nous nous sentons incapables de dire Non ».

Nous ignorons ces avertissements qui nous arrivent de manière subtile pendant cet espace de temps limité où nous devons prendre une décision. En fait, par intuition, nous ressentons à l’avance les conséquences négatives sur nous de dire Oui. Et nous nous sentons déjà un peu vidés dans notre être intérieur rien que d’y penser. Comment nous en sortir ?

Heureusement Lysa nous rappelle qu’il existe une troisième voie. Une troisième case possible : le meilleur « Oui ». C’est la case qui tient compte de notre rôle particulier à jouer dans notre vie. De notre partition unique. Dieu a préparé des choses spécialement pour nous, et nous avons besoin de les vivre pour être pleinement remplis.

Concrètement, si nous ne mettons pas dans notre agenda ce qui a vraiment du sens pour nous, ce qui compte vraiment, nous vivrons toujours à la merci des demandes et requêtes des autres. Nous serons toujours frustrés en attendant que se libère un moment hypothétique dans notre agenda.

Tenir compte de ses ressources…

Ce meilleur « Oui » tient aussi compte de nos ressources au moment de la demande : nos ressources en temps, en argent, en énergie. Mais aussi nos ressources émotionnelles et spirituelles.

J’adore le moment où Lysa décrit une requête d’une jeune amie de la famille qui lui demande si elle peut loger chez eux quelques mois. Elle est relancée par son mari pour prendre sa décision et elle serait tentée de dire Oui à cette jeune fille qu’elle affectionne particulièrement.

En examinant ses ressources (en calculant la dépense selon Luc 14:28-30), elle arrive aux conclusions suivantes :

  • Matériellement : pas de problème, elle a une chambre en plus.
  • Financièrement : la contribution de la jeune fille couvre les dépenses supplémentaires.
  • Spirituellement : rendre service, aimer quelqu’un fait totalement partie des valeurs familiales.
  • Émotionnellement : c’est là où elle se sent plus fragile.

Lysa a 5 enfants, elle est Présidente de « Proverbs 31 » et a des responsabilités dans son église locale. Elle avait en plus à ce moment-là un délai à respecter pour un livre qu’elle écrivait. En réfléchissant, en exerçant la sagesse, elle s’est rendue compte qu’émotionnellement ce n’était pas raisonnable. Elle a lutté pour prendre cette décision car elle ressentait qu’on attendait d’elle qu’elle dise Oui.

Elle s’est donc tournée vers Dieu et lui a demandé de l’éclairer. Conformément à Matthieu 11:28 elle est venue à lui pour qu’il la soulage de ce fardeau qu’est la prise de décision. Elle a réalisé que la manière dont nous faisons les choses compte autant que les choses elles-mêmes. Recevoir une jeune fille quelque temps était une bonne activité en soi mais étant donné ses ressources émotionnelles, cela ne l’était pas.

Chaque activité qui se présente n’est pas forcément NOTRE activité. Cela dépend aussi de notre manière de pouvoir l’aborder. En l’occurrence, Lysa a compris qu’elle n’aurait pas eu, émotionnellement, les ressources nécessaires pour accueillir cette jeune fille correctement et avec joie. L’écouter, faire face aux tracas supplémentaires du quotidien. Elle se serait consumée elle-même. Cela aurait mis de la tension chez eux et aurait eu des répercussions sur toute la famille. Finalement cela n’aurait pas honoré Dieu.

Elle a donc décidé de dire Non. Elle n’était simplement pas la bonne personne pour cette mission! Dire Non l’a protégée pour continuer à accomplir ses propres missions avec une bonne attitude et avec amour. Immédiatement après, la jeune fille a trouvé un super logement pas cher! C’est comme si Dieu avait attendu son Non pour leur montrer à l’une comme à l’autre qu’Il reste celui qui pourvoit! Et Lysa et sa famille ont décidé entre autres de la recevoir chez eux tous les lundis soir pour leur repas familial afin de lui offrir la chaleur de leur foyer. Et tout s’est formidablement bien passé.

Conclusion

Je ne peux pas vous faire en un seul article le résumé de tout ce livre extraordinaire, mais je voudrais simplement vous encourager à prendre le temps de prendre vos décisions. Priez, réfléchissez. Osez dire « Non » pour pouvoir offrir le meilleur « Oui » aux missions que vous avez déjà. Pour dire « Oui » aux projets uniques que Dieu a pour vous.

Et si, en cette rentrée, ce qui a du sens pour vous, c’est de vivre le plus sereinement possible cette période, en « limitant » vos missions à tous les papiers à remplir, aux inscriptions aux activités à faire, aux certificats médicaux etc, alors réduisez vos rendez-vous et vos coups de téléphone non urgents et offrez à vos enfants et votre entourage la meilleure version de vous-même! Octobre sera là bien assez vite…

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