« En vérité, en vérité je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu attachais toi-même ton vêtement et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Après avoir ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. » (Jean 21:18-19)
Pendant mes vacances d’été, nous avons passé quelques jours en Albanie dans une station balnéaire. A notre arrivée, j’ai appris que pour accéder à la plage, il fallait passer sur quelques centaines de mètres par une route non goudronnée très caillouteuse. Cela me stressait d’avance de passer par ce chemin en voiture et je craignais de crever un pneu. Après des heures de voiture sur des routes inconnues -et parfois étroites- les jours précédents, mon capital de résistance au stress en voiture était épuisé…
Le premier jour, j’ai réussi à convaincre ma famille qu’une demi-heure aller-retour à pied pour aller à la page, c’était tout à fait faisable. Mais après un jour d’essai, j’ai dû me rendre à l’évidence que marcher sous 35 degrés en plein soleil dans la poussière n’était pas l’idéal.
J’ai donc dû accepter qu’on prenne la voiture et lâcher prise sur la possibilité qu’on crève un pneu en plein soleil dans un pays étranger. Une fois que j’ai accepté le pire scenario possible (qui ne s’est pas produit), j’ai pu (un peu !) mieux vivre le trajet quotidien vers la plage.
De la même façon dans notre vie, Dieu nous fait parfois passer par des chemins que nous n’aurions pas choisis nous-mêmes et que nous aurions même évités à tout prix, si nous l’avions pu.
Dans ce passage de Jean 21, Jésus avertit Pierre qu’en vieillissant, en devenant plus mûr, il ne va plus bénéficier de la même liberté et du même choix, et que c’est justement par sa foi au milieu d’épreuves auxquelles il ne pourra pas échapper qu’il va glorifier Dieu. Nous savons que Pierre n’a pas, cette fois-ci, trahi sa foi et a passé l’épreuve d’une manière qui nous défie tous.
J’ai trouvé que c’était un passage très profond pour cette rentrée 2022, qui est marquée par des réalités géo-politiques qui nous dépassent mais nous impactent, en dehors de toutes les autres contraintes qui pèsent sur nos vies personnelles.
Nous nous demandons souvent comment glorifier Dieu à notre travail, dans nos familles et notre entourage. Ce passage nous dit que notre façon de réagir lorsque des choses nous sont imposées sans aucun moyen de s’y soustraire en dit long sur notre foi et sur qui nous sommes.
Et si, en cette rentrée, nous listions les choses de notre vie auxquelles nous ne pouvons pas échapper et si nous examinions comment cela peut être un moyen de glorifier Dieu?
Cela peut être par exemple :
- un budget très serré du fait de l’inflation, sans espoir d’augmentation,
- un projet au travail qu’on nous a imposé,
- des collègues ou un chef difficiles,
- des soucis à la maison ou avec un membre de notre famille,
- des problèmes de santé,
- une période de chômage,
- etc.
Cela ne vient pas comme une surprise pour Jésus. Tout comme il l’avait anticipé pour Pierre, il savait ce qui nous attendait pour cette rentrée et de quelle manière nous pourrions le glorifier.
Et Jésus, une fois de plus, nous dit simplement « Suis-moi » (Jean 21:19).
Comme Pierre avec Jean, nous pouvons nous comparer aux autres et nous demander pourquoi nous avons telle épreuve et pas les autres, mais là encore Jésus nous dit : « que t’importe ? Toi, suis-moi ». (Jean 21:22). Il a prévu un moyen différent pour chacun de le suivre, et remettre en question ses plans et sa sagesse ne peut que nous ralentir dans l’accomplissement de notre propre destin.
Enfin, nous nous arrêtons souvent à l’épreuve elle-même et à la souffrance associée. Nous avons tendance à oublier que Jésus est la Résurrection et la Vie (Jean 11:25) et que la victoire est derrière l’épreuve. Jésus n’est pas resté sur la croix, il est maintenant établi auprès du Père, il a remporté la plus grande victoire possible, il a accompli le plus beau projet de Dieu de tous les temps, et désormais il « rassasie ses regards » (Esaïe 55:11).
J’aime l’expression selon laquelle Jésus est l’auteur de la foi et qu’il la mène à la perfection (Hébreux 12:2). Jésus crée la foi en nous montrant lui-même le chemin, en nous montrant que c’est possible : que de la faiblesse peut sortir de la force, que d’une défaite apparente peut venir la victoire, et que de l’abandon peut venir un élan profond de vie.
Je ne sais pas pour vous, mais c’est exactement ce dont j’ai besoin alors que j’affronte mes propres défis de la rentrée. Je suis reconnaissante que Jésus ait déjà prouvé qu’on pouvait mettre entièrement sa confiance dans son Père et notre Père, et par là-même le glorifier.
De tout cœur,
Armelle.
Chère Armelle,
Une fois de plus « merci », nous avons toutes à apprendre à dépendre, faire confiance au Seigneur, lâcher prise, dans les temps qui courent… Dépendre entièrement du Seigneur n’est pas chose aisée, pourtant il nous promet d’être tous les jours avec nous jusqu’à la fin du monde. Que cette rentrée soit emprunte de la joie et de la paix manifestée par toutes, dans nos familles, notre travail, nos rencontres… nous sommes sel et lumière pour lui rendre gloire. Bénédictions, Ingrid
Merci beaucoup Ingrid pour votre commentaire. Je suis admirative de l’exemple que vous représentez pour moi dans ce domaine…
Merci Armelle pour cet article si profond et challengeant. Et que grandisse notre foi.
Merci Mélodie, oui c’est un défi, je l’écris autant pour moi-même !