Aujourd’hui j’aimerais parler de l’infirme de la piscine de Béthesda et des leçons qu’on peut tirer de cet épisode pour nos vies professionnelles et personnelles respectives. En voici l’extrait complet :
« Après cela, il y eut une fête des Juifs et Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il y a une piscine qui s’appelle en hébreu : Béthesda, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques était couchée une multitude de malades, d’estropiés, de paralytiques qui attendaient le mouvement de l’eau : car un ange descendait périodiquement dans la piscine et agitait l’eau, et celui qui y descendait le premier après que l’eau avait été agitée était guéri, quelle qu’ait été sa maladie. Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans.
Jésus le vit couché, et sachant qu’il était déjà là depuis longtemps, lui dit : Veux-tu retrouver la santé? Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit et marche. Aussitôt, cet homme retrouva la santé, il prit son lit et se mit à marcher. » (Jean 5:1-9).
Dans ce récit, on voit un homme qui se trouve dans la même situation difficile depuis très longtemps. Il est couché. Il sait qu’il a en théorie un espoir de guérison dans la piscine, mais fois après fois, il échoue en utilisant la même méthode : il essaie de s’avancer mais il n’a personne pour le jeter dans la piscine dans les temps. Franchement, c’est plutôt désespérant!
Ce qu’on observe du point de vue de Jésus, ce sont trois étapes principales : 1. Il le voit couché et il sait que cela dure depuis longtemps. 2. Il lui pose une question pour le moins surprenante : « Veux-tu retrouver la santé? ». L’infirme ne répond pas directement mais lui expose à quel point sa situation est compliquée. 3. Jésus lui dit la fameuse phrase « Lève-toi, prends ton lit et marche »!
Une situation qui dure depuis longtemps
Nous avons tous dans nos vies professionnelles des situations qui nous pèsent depuis longtemps. Des responsabilités qui stagnent ou au contraire sont trop chargées. Un manque de stimulation intellectuelle ou au contraire des défis qui nous dépassent. Des relations hiérarchiques compliquées en tant que salarié ou en tant que manager. Des horaires qui nous pèsent ou des trajets trop fatigants qui pèsent sur notre vie personnelle. Un aspect de notre caractère qui nous freine systématiquement dans notre progression professionnelle : la difficulté à dire non, ou au contraire la tendance à se rebeller contre l’autorité, la procrastination, le manque d’organisation etc.
Des espoirs hypothétiques toujours déçus
Comme l’infirme qui attendait le mouvement de l’eau dans la piscine, nous attendons souvent une solution extérieure qui ne vient pas. Nous nous disons « si seulement… » en mettant derrière les petits points une solution qui viendrait comme par miracle, mais qui semaine après semaine, mois après mois, se fait attendre.
Pour moi, cela a été longtemps la surcharge de travail. Je me disais « si seulement j’avais une ressource supplémentaire », ou « si seulement mon chef comprenait ma situation déjà chargée », ou « si seulement j’étais dans un grand groupe où les échéances financières sont mieux réparties », ou « si seulement je n’avais pas tout le linge et l’intendance de la maison à gérer en plus » etc etc. Comme l’infirme, j’attendais, en me plaignant, une solution extérieure pour changer ma situation, mais en vain! Je ne voyais pas que la solution devait venir de moi et de ma capacité à m’affirmer, à dire non, à respecter mon corps et ses limites, à faire bouger les choses etc.
Arrêtons les méthodes inefficaces
Egalement, nous perdons tellement de temps à reproduire les mêmes actions (ou la même absence d’action) en nous attendant à ce que cela produise des effets différents! En observant l’infirme, on se dit qu’évidemment, le temps d’arriver à la piscine, étant donné son handicap, il ne pouvait que se faire dépasser. Pourtant, nous faisons pareil : nous nous entêtons à faire des choses qui ne fonctionnent pas!
Je me souviens avoir passé un entretien de recrutement assez poussé. Il y avait des tests psychotechniques, ainsi qu’une résolution de puzzle 3D. Il fallait que je reconstitue l’objet et un psychologue observait comment je cherchais à résoudre le puzzle. Dans le débrief, j’ai appris une leçon que je n’oublierai jamais. Le recruteur m’a dit : « Pourquoi vous êtes-vous entêtée à assembler les pièces de cette manière plusieurs fois alors que vous aviez vu la première fois que cela ne marchait pas? » Leçon un peu humiliante sur le moment, mais qui m’est restée. Oui, bonne question, pourquoi? Quelle perte de temps! Quand nous avons repéré des actions, des méthodes ou des modes de pensée qui ne fonctionnent pas, laissons-les et cherchons la solution ailleurs!
Un exemple du quotidien : nous avons tous un rythme chronobiologique différent. Comme beaucoup de personnes, j’ai beaucoup d’énergie le matin, aucune entre 14h et 16h, puis je suis de nouveau productive en fin d’après-midi. Pendant très longtemps, je traitais mes mails au fil de l’eau le matin, je faisais les choses simples qui m’attiraient, et ensuite je me retrouvais avec les dossiers ardus l’après-midi au moment où je n’avais aucune envie de m’y mettre. Donc je repoussais jusqu’à mon heure productive de fin de journée, et soit j’étais interrompue par le fait que je devais quitter le boulot, soit cela me faisait terminer tard. Il m’a fallu reconnaître que ça ne marchait pas et faire un effort conscient pour inverser les choses : faire les choses qui demandent beaucoup de concentration ou d’effort le matin, traiter les mails par lots à plusieurs moments de la journée, et ensuite faire les choses qui me plaisent en début d’après-midi.
Voulons-nous vraiment le changement?
Jésus pose une question étonnante : « Veux-tu retrouver la santé? » et en même temps c’est tellement logique. Après des mois et années dans la même situation, nous nous habituons au statu quo et n’y croyons plus vraiment. Nous ne savons même plus si nous voulons vraiment prendre les risques ou faire les efforts nécessaires pour changer notre situation.
Dans le travail, j’observe tellement de personnes qui sont malheureuses dans leur situation professionnelle mais qui n’arrivent pas à faire la démarche de changer de travail. L’enjeu pour elles n’est pas de démissionner pour l’instant, mais juste de refaire leur CV et de le mettre en ligne. Ou de suivre une formation, de faire un bilan de compétences, de contacter les conseillers d’orientation professionnelle etc.
Parfois, nous préférons rester dans le confort apparent d’une situation qui nous déplaît (au moins on sait ce qu’on a!) que de prendre le risque de bouger.
Levons-nous et passons à l’action!
Jésus nous invite à y croire à nouveau, nous lever et à lui faire confiance pour le reste. A ne pas dépendre uniquement des circonstances extérieures mais à reprendre la direction de nos vies. A ne plus faire la liste de toutes les raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas changer de situation mais à tout simplement faire un pas de foi.
Je vous racontais la semaine dernière comment j’ai pu obtenir une rupture conventionnelle il y a un an. Je rêvais depuis longtemps de pouvoir accueillir ma cadette pour le goûter quand elle rentre du collège, être davantage présente pour mon mari et ne pas lui offrir que des miettes en rentrant du travail, pouvoir retrouver une vie sociale, pouvoir écrire et beaucoup d’autres choses. Dieu l’a fait, mais cela a demandé et demande toujours un acte de foi : me lever et croire que Dieu va prendre soin de nous financièrement. J’ai 50 ans, ce n’est pas en théorie le meilleur moment pour quitter le monde salarié! Cela reste cependant un risque mesuré, car mon mari comme moi touchons Pôle Emploi le temps que nous développions nos start ups respectives. Un risque quand même!
Mais Dieu me donne des idées au fur et à mesure : par exemple j’ai découvert par hasard le marché (gigantesque) des formations en ligne et il y a un groupe de web entrepreneurs qui m’épaule. C’est idéal pour travailler de la maison et m’organiser comme je le souhaite, tout en m’occupant de la comptabilité des start-ups familiales! J’avais à peine créé mon profil sur une plateforme de formations en ligne que la responsable m’a contactée pour me proposer de développer des formations pour des entreprises. Notre Dieu est fidèle…
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